Salon du travail et de la mobilité professionnelle : faire connaître, donner envie

France Travail, des administrations, des entreprises, des collectivités, des associations… Ils étaient une centaine à tenir un stand cette année, dans la Grande Halle de la Villette, à Paris, partageant cette volonté d’offrir des perspectives professionnelles aux visiteurs, que ce soit par la formation, la découverte des métiers, la candidature, la réflexion sur leur projet, la reconversion, la mobilité et la création d’entreprise.  

Car telle est la spécificité du salon du travail et de la mobilité professionnelle : on y prend des C.V., mais on aide aussi les visiteurs à penser plus globalement leur parcours, à découvrir des voies auxquelles ils n’auraient peut-être pas pensé et on les guide. Témoignages. 

Cédric-Jean Torrès, brigadier-chef, formateur des personnels à la DISP 

« Notre premier objectif sur ce salon est de faire connaître l’administration pénitentiaire, qui est assez méconnue du public. Nous recrutons en majorité des surveillants, mais nous proposons bien d’autres métiers, comme les officiers et conseillers d’insertion et de probation, les postes administratifs et techniques, les psychologues auprès des détenus… À titre d’exemple, ce sont 1 000 recrues par an en Île-de-France.  

Souvent, les visiteurs nous rapportent l’obligation du concours pour occuper nos métiers, notre structure peu accessible, nos métiers pensés comme durs et violents… Notre équipe sur le salon, représentative de la diversité de nos métiers, fait un super travail de déconstruction de ces clichés. Tous nos métiers ne passent pas par les concours, nous accueillons une diversité de profils, notamment des personnes en situation de handicap.  

Et surtout, quand le profil ne correspond pas, nous leur donnons une perspective, un chemin : demander la nationalité française pour pouvoir postuler, préparer le concours de l’École nationale d’administration pénitentiaire (Enap), suivre telle formation. Ces échanges sont très valorisants, tout comme l’énergie donnée aux visiteurs. On brise bien des barrières, notamment ethniques ou de genre.  

Ainsi, nous intervenons de plus en plus sur les salons et forums de l’emploi, mais aussi dans les collèges et lycées. Enfin, nous collaborons avec France Travail pour rendre nos métiers plus visibles auprès des demandeurs d’emploi, notamment les postes de contractuels. Nous nous intéressons aux jeunes suivis par les missions locales, afin de leur donner un avenir professionnel, en particulier à ceux sortis trop tôt du cadre scolaire. » 

William Lepine, chargé de recrutement chez SNCF Réseau, Paris 

« SNCF Réseau compte sur ce salon pour récupérer des C.V., afin d’enclencher rapidement des processus de recrutement ou de formation. Nous avons des besoins criants : 1 000 postes par an en Île-de-France, 10 000 au niveau national (sur une quinzaine de métiers). Nous nous concentrons cette année sur nos métiers en tension : aiguilleur du rail, électricien basse/haute tension ou technicien de maintenance des équipements. 

Mais l’enjeu, avant d’orienter vers une formation, c’est d’évangéliser. Le métier d’aiguilleur du rail, par exemple, est peu connu. Notre présence ici est fondamentale pour présenter ces jobs indispensables au bon fonctionnement de la circulation des trains, et à l’entretien du réseau ferré français. Nous sommes ouverts à tous les profils, car ce poste ne demande pas de prérequis, de diplôme, de limite d’âge… J’ai recruté dernièrement un homme de 65 ans. Les savoir-être ici sont décisifs. 

Voici pourquoi, avec mes collègues, nous nous rendons à de nombreux évènements autour de l’emploi, mais également dans des établissements scolaires, comme les lycées techniques d’électricité.  

Nous collaborons toute l’année avec France Travail : lors de présentations de métiers en agence, avec les missions locales également, pour sélectionner des candidats et faire passer des entretiens. Pour ceux qui ne sont pas formés, nous avons recours à la Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle. Compte tenu de nos besoins élevés sur tout le territoire, ce partenariat est essentiel. »